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Les communautés de pratiques

Une communauté de pratique (CdP) est un groupe de personnes qui « partagent une préoccupation ou une passion pour quelque chose qu'ils font et apprennent à mieux le faire en interagissant régulièrement »[2]

D’une manière générale une communauté de pratique s’appuie sur trois pierres angulaires[3]

  1. Un domaine d’activité commun 
  2. Une communauté
  3. Une pratique partagée

cdepratiqueCe concept qui est très utilisé dans les entreprises depuis plus de 25 ans commence à prendre du sens dans le domaine des réseaux de santé. 

Dans le domaine de la santé, et de la santé mentale surtout, les pratiques sont basé sur des données probantes, qui émane de l’intégration de données scientifiques, de savoir d’expérience tacites, et de l’analyse du contexte ainsi que des ressources disponibles. 

Les connaissances tacites plus intuitives et liées à l'expérience des professionnels[4]. Le savoir naît de l'accumulation de connaissances et d'expériences pratiques d'experts qui n'ont pas formalisé leur savoir-faire sous une forme communicable, de sorte que son transfert nécessite une interaction entre les détenteurs de connaissances.

C’est ainsi que la communauté de pratique basé sur des interactions entre pairs est particulièrement propice au transfert de connaissances d’autant plus que ces mêmes connaissances ne sont pas isolées de leur contexte. 

Des réseaux de collaboration entre professionnels peuvent constituer des communautés de pratique dès lors qu’ils sont basés sur une volonté d’apprentissage collectif et qu’une organisation structure la régularité des interactions.

Les caractéristiques d’une communauté de pratique

  • Relations mutuelles entretenues - harmonieuses ou conflictuelles
  • Manières partagées de s'engager dans des actions communes
  • Flux rapide d’informations et propagation des innovations
  • Absence de formalités, comme si les conversations et les interactions formaient un processus continu
  • Très grande rapidité à traiter un problème
  • Similitudes notables entre les descriptions des critères d'appartenance par les participants
  • Avoir connaissance du savoir des autres, de leurs compétences et de leur contribution à une entreprise
  • Identités définies mutuellement
  • Capacité à évaluer la pertinence des actions et des produits
  • Outils, représentations et autres artefacts spécifiques
  • Savoir local, histoires partagées, plaisanteries d’initiés
  • Jargon et raccourcis de communication ainsi que la facilité à les enrichir
  • Certains styles permettant d’afficher son appartenance à la communauté
  • Discours commun reflétant une certaine vision du monde

Quels avantages ?

Les membres de la communauté de pratique peuvent aisément proposer et trouver de l'aide pour résoudre les problèmes qu'ils rencontrent dans leur pratique.

D'autres avantages importants sont également repérés ;

  • Renforcer le professionnalisme.
  • Acquérir et entretenir leurs connaissances.
  • Améliorer des compétences professionnelles.
  • Développer une plus grande confiance dans leurs propres compétences.
  • Gagner du temps : le temps consacré à la recherche peut être optimisé.
  • Acquérir un sentiment d'utilité et de bénéfice à comprendre les visions et les idées des autres.
  • Obtenir une satisfaction personnelle à appartenir à un groupe de personnes intéressantes.

Il existe de nombreuses formes et de nombreux modes de fonctionnement des communautés de pratique. 

Placée dans le contexte des organisations, la communauté de pratique peut s’apparenter pour certains aux conceptions historiques du compagnonnage.

Wenger[6] souligne notamment la dualité de la participation et de la réification, la participation correspondant à l'expérience sociale d'appartenance et d'engagement à la communauté, et la réification consistant en la transformation des expériences en objets (textes, schémas, prototypes, méthodes, etc.). La réification est nécessairement réductrice, mais elle représente le point de référence collectif nécessaire au partage et à l'utilisation des connaissances.

Ces deux dimensions constitutives sont essentielles, car elles lient l’expérience du partage et de la créativité à la structuration qui est nécessaire au transfert des connaissances. 

Les facteurs de succès

« Il faut que la communauté́ de pratique soit proche du quotidien des membres. Plus on est proche de ce qu’ils souhaitent, de ce qu’ils veulent, mieux ça fonctionne ».[7]

D'autres facteurs importants sont :

  • La clarté de l'objectif.
  • L'engagement mutuel, sans lequel la confiance ne peut exister. Les membres doivent être convaincus qu'ils peuvent partager leurs connaissances et utiliser celles des autres.
  • Les questions de travail sont directement liées à la pratique des membres.

Une animation efficace. Ceci pose dans ce domaine la question de la nature du leadership et celle de la nature du travail d’animation. « Une communauté́ de pratique ne se dirige pas, elle s’anime... »

  • Des activités qui répondent aux besoins des membres (satisfaction des membres).

Les limites

La communauté de pratique n’est pas un outil universel. Elle est très dépendante de l’environnement socioculturel. D’autre part, l’une des problématiques essentielles se situe dans les modalités de relation avec le contexte organisationnel. Son succès dépend également de la taille de l’organisation. Voir pour une revue Joanne Roberts Limites des communautés de pratique Journal of Management Studies 43:3 May 2006[8]

 

[1] https://www.inspq.qc.ca/sites/default/files/publications/2351_communaute_pratique_outil_pertinent_resume_connaissance.pdf

[2] Chanal. V. Communautés de pratique et management par projet : À propos de l'ouvrage de Wenger (1998), Communities of Practice: Learning, Meaning and Identity, M@n@gement, Vol. 3, No. 1, pp. 1 - 30

[3] Wenger, E., McDermott, R. A., & Snyder, W. M. (2002). Cultivating communities of practice: a guide to managing knowledge. Boston, Massachussets: Harvard Business School Press

[4] Stenuit Hautdidier, F. (2006). Créer et animer des communautés de pratique: préconisations pour une entreprise de formation et de conseil (Thèse en vue de l’obtention du DESS en Sciences de l’information et de la documentation spécialisés). Conservatoire national des arts et métiers, Institut national des techniques de la documentation, Paris. http://memsic.ccsd.cnrs.fr/mem_00000413/document

[5] https://www.researchgate.net/publication/283325821_Traduction_deLimites_des_communautes_de_pratique

[6] Wenger, E, McDermott, R & Snyder, W.M., Cultivating Communities of Practice, HBS press 2002.

[7] https://www.inspq.qc.ca/institut/transfert-des- connaissances/communautes-de-pratique

[8] https://www.researchgate.net/publication/283325821_Traduction_deLimites_des_communautes_de_pratique